Avec Lydie Revez et Mickaël Spinnhirny - producteurs
Qu’est-ce qui allume le feu pour créer un spectacle de danse de toutes pièces ? Lydie Revez et Mickaël Spinnhirny – codirecteur de CAPAS • Label de danse et producteurs de Minuit quelque part – nous parlent de l’étincelle qui a allumé leur passion, et du feu de joie qui s’en vient !
D’où vient votre envie de produire des spectacles de danse ?
Mika : Lydie et moi sommes dans le milieu depuis plusieurs années. J’ai été danseur pendant près de dix ans, et elle a travaillé pour plusieurs compagnies de Montréal depuis 25 ans dans différents postes de gestion. Quand on a fondé le label, c’était principalement pour aider les chorégraphes d’ici et d’ailleurs à faire voyager leur art, mais on avait déjà le rêve de produire nos propres œuvres.
Lydie : Quand la pandémie a frappé en 2020 et que toutes les tournées de nos artistes ont été annulées, on a saisi l’opportunité pour rassembler quatre de nos chorégraphes autour d’un couple d’interprètes pour créer à distance notre premier spectacle, La question des fleurs. Ç’a été une merveilleuse aventure qui a fait éclore une magnifique œuvre sur le besoin du contact humain, mais qui a aussi permis de faire vivre la danse contemporaine dans une période difficile.
Mika : Ultimement, on a voyagé partout au Québec et même en Italie. La question des fleurs nous a prouvé qu’on pouvait allier nos deux ambitions : l’envie de créer des spectacles et celle de faire rayonner la magnifique danse qui se fait au Québec.
Comment est-ce que l’idée de Minuit quelque part en née ?
Lydie : Après La question des fleurs – spectacle intime et poétique –, on voulait se lancer dans une grande forme éclatante qui va plus loin que célébrer le pouvoir rassembleur de la danse : on veut un spectacle qui unit réellement. On veut créer un événement où tout le monde se rassemble autour de la danse contemporaine québécoise.
Mika : On fait la vague dans le stade quand notre équipe compte un but. On fait une petite gigue quand on reçoit une bonne nouvelle. On saute dans le bar jusqu’à tard dans la nuit quand le plaisir nous submerge. Dès qu’on vit quelque chose d’intense dans la vie, on danse. On veut ramener cette contagiosité sur scène et dans la salle.
Lydie : Pour le faire, on a voulu réfléchir à une œuvre qui fait le pont entre le pop et le contemporain, pour montrer les atomes crochus entre ces deux mondes. La pop attire les foules parce qu’elle en met plein la vue, alors que le contemporain sait susciter émotions et réflexions. En amenant les deux à se mélanger sur une même scène, on invite les spectateurs de ces deux univers à se retrouver et à découvrir ce que l’autre peut leur faire vivre.
Quand avez-vous imaginé travailler avec La Résistance ?
Mika : Dès les premières minutes de brainstorm ! Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger sont des leaders positives nées qui savent mener un projet aussi ambitieux à terme. Avec leurs expériences qui passent de Révolution au ballet classique en passant par le cirque et les grands plateaux de danse contemporaine du monde, elles ont tout ce qu’il faut pour rassembler notre vision et en faire une œuvre puissante et – disons-le – révolutionnaire pour le milieu. À notre première rencontre, ç’a été le coup de cœur tout de suite !
Lydie : En fait, on a rassemblé notre équipe de rêve : des danseurs et danseuses dont on suit le travail depuis longtemps, des chorégraphes qui nous émeuvent à tout coup, des conceptrices et concepteurs qui transforment les rêves en réalité et – surtout – un duo de metteures en scène qui savent rassembler tout ce beau monde et faire sortir le meilleur d’eux-mêmes. Lydia et Merryn ont l’habitude d’inspirer les gens, et elles sauront le faire autant avec nos créateurs qu’avec le public.
Pourquoi rassembler huit chorégraphes pour un seul spectacle ? C’est beaucoup, non ?
Mika : La danse au Québec est riche, multiple, magnifique dans toutes ses facettes. Si on veut faire un spectacle qui célèbre la capacité de la danse à nous rassembler, il faut aussi rassembler un maximum de styles !
Lydie : En rassemblant plusieurs générations de chorégraphes, on veut autant rejoindre différentes générations de public, mais aussi montrer ce qui fait la marque du Québec comme capitale de la danse : son innovation de longue date. À l’international, des noms comme Marie Chouinard, Virginie Brunelle et Kristen Céré font grand bruit partout où elles vont. Ici, Ismaël Mouaraki et Anne Plamondon enchaînent les ovations. Et du côté de la relève, Charles-Alexis Desgagnés impressionne déjà par sa fougue unique.
Mika : Complété par Lydia et Merryn qui mettent aussi leur chapeau de chorégraphes aguerries, Minuit devient une fête du mouvement québécois !
C’est quoi le plus grand défi quand on produit un spectacle aussi gros ?
Lydie : La logistique peut rapidement devenir pharaonique, surtout quand on engage des artistes autant en demande ! Je vous dis pas le nombre de Doodle qu’on a dû envoyer pour réussir à trouver des dates de répétitions qui conviennent à tout le monde.
Mika : Oui, et heureusement qu’on a une super équipe à l’interne qui peut tout gérer. Production, coordination, administration, marketing, tournée : on a quelqu’un sur chaque dossier pour s’assurer que le tout avance fluidement et facilement pour tout le monde.
Lydie : On a aussi des partenaires précieux autant à Montréal que partout en province : Danse Danse qui nous ajoute à leur programmation, Kabane et Chez Sheila pour nos communications, les salles en région qui vont nous recevoir pour éblouir leurs publics, et le Gouvernement du Québec qui appuie financièrement le projet. Quand on sent que tout le monde y met du sien, les problèmes deviennent vite plus faciles à gérer. Et ce sera tellement un spectacle magnifique, tous les efforts en valent la peine !
Minuit quelque part en trois mots ?
Lydie : Spectaculaire. Contagieux. Étonnant.
Mika : À. Ne. Pas. Manquer.
(C’est 4 mots, mais ça en vaut la peine !)